
Bègles 2017, la fête de la morue réduit son empreinte écologique
- On 30 mai 2017
Grand rendez-vous festif et historique de la ville, la 22éme édition de la Fête de la Morue a attiré cette année plus de 60 000 visiteurs qui ont pu découvrir les toilettes sèches.
Manifestation populaire, spectacles de rue ou sur scène gratuits, repas à petits prix, « la Morue » mobilise et implique les riverains.
Réduire l’empreinte écologique. Depuis plusieurs années, la Fête de la Morue s’engage en faveur de l’environnement et le développement durable à travers de petits gestes : recyclage des huiles de friture, tri des déchets, utilisation de verres recyclables, déplacements et logistique optimisés. La ville de Bègles à fait appel aux services des Ateliers ioland pour équiper trois zones de sanitaires écologiques : place du Bicentenaire, place Saky Limousin et le stade Moga. Ces solutions de toilettes sèches se sont parfaitement intégrées à l’environnement urbain et sont restées propres grâce à des entretiens réguliers. Louer des toilettes sèches c’est bien mais garantir la traçabilité des biodéchets c’est mieux, ainsi l’organisation recevra un bilan de la manifestation : quantité de compost normé créé et nombre de litres d’eau économisés.
Petit rappel historique par HERVÉ PONS du journal Sud-Ouest
Née en 1996
Pourtant la fête est récente. Elle est née en 1996, d’une idée du maire, Noël Mamère, prompt à humer les courants. Bien sûr, il savait que sa ville avait vu ouvrir une première sécherie de morue le 30 juin 1843 ; qu’il en existait 34 en 1892 ; que les trois quarts de la main-d’œuvre locale (elle était surtout féminine) ne pouvaient se départir de l’odeur du poisson séché et salé, même après s’être raclé l’épiderme au savon… que l’on fabriquait aussi à Bègles. Les doigts et les visages étaient brûlés par le sel. C’était leurs mines à eux ; et les quartiers ouvriers, leurs corons.
Cette histoire perdura jusqu’à la fin des années 50. Elle n’est donc pas que dans les souvenirs mais aussi dans des témoignages. Si une seule entreprise est arrivée jusqu’à nous, elle travaille des plats élaborés et la surgélation. La filiation y est bien mais il n’y a plus l’image des « pendilles », ces morues accrochées à leur fil comme une infinité de layettes blanchâtres à dégouliner sur des champs que le sel rendait stériles.
Mais au fait, pourquoi cette activité morutière à Bègles, commune pour le moins éloignée des eaux froides de Terre-Neuve, du côté du Canada ? Parce que les Terre-neuvas affrétés par des coureurs d’océans (souvent des Bretons) venaient décharger leurs pêches bisannuelles sur le port de Bordeaux. Le poisson – qui non traité s’appelle cabillaud – partait en gabarre suffisamment loi de la ville chic pour empuantir Bègles la populaire.
Plutôt que de consacrer un musée à cette histoire, les Béglais ont préféré l’évoquer chaque année dans la fête où l’on mange beaucoup de morue sur un comptoir ou sur une nappe repassée. C’est au choix.
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